Intervention : Blasphème au Pakistan
Je vous remercie, Monsieur le Vice-président,
Au Pakistan, les chrétiens sont continuellement accusés de blasphème et attaqués par des foules musulmanes. Chaque année, entre 40 et 50 affaires de blasphème sont enregistrées, et les tribunaux continuent de prendre des décisions injustes en raison de la pression sociale croissante des islamistes.
Permettez-moi de prendre quelques exemples récents.
En juin dernier, la Haute Cour de Lahore a confirmé la condamnation à mort de deux frères chrétiens pour avoir mis en ligne des contenus blasphématoires. Le tribunal n'a absolument pas tenu compte de l'absence de preuve et d'enquête. Les frères sont incarcérés depuis près de 8 ans, et il leur faudra attendre encore plusieurs années pour que leur appel soit entendu par la Cour suprême.
En juillet dernier, un chrétien a été reconnu coupable sur la base d'accusations de blasphème forgées de toutes pièces et condamné à mort. Les allégations provenaient d'un client qui ne voulait pas payer sa facture pour la réparation de son automobile.
Un autre cas que nous ne cessons de soumettre à ce Conseil concerne un jeune chrétien qui avait 17 ans lorsqu'il a été arrêté pour blasphème. Il a passé plus de 5 ans en prison, alors que les allégations ne constituent même pas un blasphème. Le tribunal de première instance continue de repousser l'audience finale chaque mois.
Le Gouvernement du Pakistan doit mettre fin aux lois réprimant le blasphème, punir les agresseurs violents et donner aux tribunaux les moyens de rendre justice.
Je vous remercie.
Déclaration prononcée lors du débat général sur le point 8 de la 51e session ordinaire du Conseil des droits de l'homme.