Déclaration orale faite au cours de la 38e session du Conseil des droits de l'homme durant le Dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, le 25 juin 2018.
L'ECLJ attire, une fois de plus, l'attention du Conseil sur le sort du Pasteur Andrew Brunson, un citoyen américain innocent qui est injustement emprisonné en Turquie et qui subit actuellement un simulacre de procès.
Le procès en cours du pasteur Brunson en Turquie a débuté le 16 avril 2018. La Turquie a clairement indiqué qu'il s'agissait d'un semblant de justice, comme l'ont indiqué les multiples demandes du président Erdoğan d'échanger le Pasteur Brunson contre Fethullah Gülen. Le pasteur Brunson est sans aucun doute un détenu politique utilisé comme monnaie d'échange par la Turquie.
Le 16 avril, dix-huit mois après son emprisonnement, le procès du pasteur Brunson a commencé. Le premier jour dura treize heures et fut composé de témoignages vidéo de témoins anonymes à charge dont les voix et visages étaient tellement dissimulés que leurs témoignages en étaient presque incompréhensibles. De plus, absolument aucune preuve n'a été fournie. Le 7 mai 2018, le deuxième jour du procès du Pasteur Brunson a duré onze heures et, une fois de plus, il n'y eut aucune preuve, uniquement des témoignages à charge. Deux des sept témoins présentés par l'accusation étaient anonymes, deux autres étaient des prisonniers, et aucun des sept témoins n'a déclaré avoir personnellement vu ou entendu le pasteur Brunson faire quoi que ce soit qui justifierait les accusations portées contre lui. Leurs témoignages n'étaient que conjectures et ouï-dire. De plus, le juge principal a fondamentalement refusé tout témoin en faveur du pasteur Brunson.
La Turquie a violé de nombreuses lois et obligations internationales, ainsi que sa propre Constitution, en arrêtant et en emprisonnant un pasteur innocent depuis plus d'un an et demi sur la base de témoignages par ouï-dire de témoins anonymes clairement discutables. De plus, la Turquie a refusé au Pasteur Brunson la possibilité d'assurer correctement sa défense en rejetant de manière désinvolte toutes les propositions de témoins de la défense.
L'ELCJ demande respectueusement à ce Conseil de rappeler à la Turquie ses obligations et de faire tout son possible pour que le Pasteur Brunson soit libéré et autorisé à rentrer chez lui.