Intervention orale de l'ECLJ au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève lors d'un dialogue interactif avec la Rapporteur spéciale sur le droit à l'éducation.
Vidéo en Français sous-titrée en Anglais.
Texte de l'intervention :
L’ECLJ remercie le Rapporteur spécial pour son rapport « Réaliser le droit à l’éducation par l’éducation non formelle » et son invitation à plus de flexibilité dans ce domaine.
Comme il est rappelé dans ce rapport, le droit à l’éducation est consacré en droit international comme appartenant en premier lieu aux parents. Cette compétence se fonde en droit naturel sur leur responsabilité, mais également sur la liberté de conscience et de religion des parents qui doivent pouvoir élever leurs enfants selon leurs convictions.
L’ECLJ souhaite attirer l’attention du Conseil sur certaines atteintes à l’encontre de l’éducation non formelle, considérée comme telle dès lors que les cours ne sont pas assurés d’une manière officielle par l’État.
Aujourd’hui en Europe, plusieurs pays restreignent drastiquement toute éducation non formelle et imposent à tous les enfants la même éducation formelle. Les parents sont ainsi forcés d’inscrire leurs enfants dans des écoles publiques même s’ils souhaiteraient les instruire eux-mêmes. En Allemagne, un manquement à cette obligation est puni d’une amende et d’une peine de prison. Il s’agit d’une atteinte à la liberté éducative des parents et d’une atteinte au droit à l’éducation des enfants, qui pourraient souvent bénéficier d’une éducation plus personnalisée.
De plus, il faut constater que l’éducation formelle dans plusieurs pays européens ne garantit plus un enseignement de qualité suffisante. À travers des choix pédagogiques discutables, l’État peut en venir à dispenser une éducation de médiocre qualité, parfois inférieure à celle dispensée dans des cadres non formels. Ainsi en France, alors qu’environ 20 % des élèves de 12 ans issus de l’école publique ne savent pas lire correctement, l’Etat interdit aux parents de fonder des écoles informelles en se regroupant pour instruire leurs enfants.
L’ECLJ invite donc le Conseil à mieux garantir la liberté des parents de choisir le type d’éducation le plus approprié pour leurs enfants et à rappeler que la responsabilité d’une bonne éducation pèse sur tous les acteurs, y compris l’État.