Grégor Puppinck: "Les gens ne veulent plus être définis par leur nature humaine"

Source: Sud Radio
Pour Grégor Puppinck, docteur en droit, directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg) et auteur de Droits de l’homme dénaturé (Éditions du Cerf), "les droits de l’homme ne sont que le reflet de notre propre conception de l'homme". Grégor Puppinck était l’invité d’André Bercoff le 9 janvier 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Depuis 1948, on protège un homme enraciné avec l’ensemble de sa personnalité

"Nous baignons dans les droits de l’homme, surtout dans le monde occidental. C’est le langage commun qui réunit tous les pans de la société. C’est aussi notre système de valeurs", a expliqué Grégor Puppinck à André Bercoff.

Pour Grégor Puppinck, "en s’appuyant sur les droits de l’homme, on peut voir l’évolution de notre société, de nos valeurs, et de notre compréhension de l’homme. Ainsi, depuis 1948 il y a un changement énorme. Il y a un consensus universel sur les droits fondamentaux. On se dit : les droits de l’homme servent à protéger l’homme de l’arbitraire de l’État. On doit protéger la faculté qu’a chaque personne de s’accomplir en tant qu’être humain : penser, étudier, parler, fonder une famille etc. On parle d’un homme qui est enraciné, qui a une famille, une langue, une religion, une culture, un métier etc. Et ce sont tous ces aspects de sa personnalité qu’on protège", nous a-t-il expliqué.

"C’est à cette époque-là aussi qu’apparaît l’idée qu’un homme peut saisir un État en justice. C’est la grande nouveauté de 1948 : c’est un "ordre moral international" universel. Pourquoi universel ? Parce que la nature humaine est elle-même universelle. L’universalité des droits de l’homme repose sur l’universalité de la nature humaine", a poursuivi Grégor Puppinck.

La conception des droits de l’homme n’est pas la même partout dans le monde

Dans cet entretien à André Bercoff, Grégor Puppinck a aussi tenu à rappeler qu’en matière des droits de l’homme, il y a aujourd’hui deux évolutions divergentes. "D’un côté dans les pays occidentaux il y a eu la révolution individualiste-libérale, qui fait qu’on a perdu la conscience de la nature humaine. Les gens ne veulent plus être définis par leur nature humaine, mais se définir eux-mêmes. Du coup, les droits de l’homme deviennent d’une certaine manière redéfinis par l’individu".

"D’un autre côté, notre conception occidentale des droits de l’homme ne s’est pas exportée telle quelle. Une conception musulmane des droits de l’homme s’est développée depuis 1990, année où ils ont adopté la Déclaration des droits de l’homme en islam, qui est un contre-texte. Et à la fin de la déclaration ils stipulent : 'L’ensemble des droits de l’homme doivent être interprétés conformément à la charia'".

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