Transcription :
Bonjour à tous, je m’appelle Julia, je suis hongroise et je voudrais vous parler de la modification de la réglementation de l’avortement en Hongrie, qui a créé des remous.
À partir de ce jeudi 15 septembre, les femmes enceintes doivent écouter une fois les battements du cœur de leur bébé, avant de décider de l’avorter.
La nouvelle Constitution, entrée en vigueur en 2012, énonce que la Hongrie défend "la vie du fœtus dès sa conception". Néanmoins, l'avortement est légal en Hongrie depuis les années 1950, jusqu'à la douzième semaine de la grossesse dans la plupart des cas.
La grossesse peut être interrompue jusqu'à la 12e semaine pour 4 raisons :
La modification du décret sur l’avortement ajoute uniquement une démarche au processus de l’avortement. Pour fournir toutes les informations nécessaires pour que les femmes décident. Après avoir entendu les battements du cœur du bébé, la femme enceinte peut toujours décider d’avorter.
D’après le ministre des Affaires Intérieures hongrois, deux tiers des Hongrois considèrent que la vie d’un enfant à naître commence aux premiers battements de cœur. Le battement de cœur est une preuve de vie, c’est pour cela que cette modification pourrait diminuer le nombre d’avortements que certaines femmes regrettent après.
Ceux en faveur de l’avortement affirment que le fœtus n’est pas encore un humain, uniquement un amas de tissus. Après avoir entendu les battements du cœur, cet argument ne tient plus. Cela est important car les femmes doivent comprendre qu’elles ne décident pas seulement de leur propre vie mais aussi de celle de leurs enfants.
La modification n’est pas non plus en contradiction avec les mouvements pro-choix. Ils parlent du choix libre de la femme. De ce point de vue, on veut que la femme prenne la meilleure décision possible. Pour prendre une bonne décision, il faut connaitre toutes les circonstances de la situation. Les femmes ont droit à un renseignement exhaustif. Les techniques actuelles permettent de détecter les battements du cœur très tôt pendant la grossesse et peuvent fournir une information plus complète aux femmes qui envisagent d'avorter.
C’est aussi une manière pour protéger les femmes d’une décision pas suffisamment réfléchie qui peut provoquer des douleurs pendant toute une vie. Certaines femmes qui ont subi un avortement traversent une crise psychologique dont la guérison est longue et difficile. L’anxiété compréhensible dans laquelle elles se trouvent doit être prise en compte pour les aider à réellement réfléchir à des alternatives. La nouvelle procédure offre aux femmes enceintes la perspective d’une décision plus nuancée et informée.
En conclusion, le décret « du battement du cœur » donne la chance au bébé de pouvoir communiquer pendant quelques secondes avec sa maman. Pour protéger les enfants à naitre et pour protéger les femmes d’une mauvaise décision finale.
Voilà pour ces précisions sur l’actualité hongroise. Vous pouvez également regarder ces autres vidéos en lien avec le sujet de l’avortement.