La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe

Les 5 et 6 juillet 2022, le Gouvernement britannique organisait une conférence sur les droits de l'homme afin d'inciter à une action internationale accrue en faveur de la liberté de religion ou de convictions pour tous.

La conférence a réuni des gouvernements, des parlementaires, des représentants religieux et la société civile. 

L'ECLJ a été invité à prendre la parole lors d'un événement en marge au Emmanuel Center de Londres : "Non aux condamnations pour l'apostasie et le blasphème" (“No Penalty for Apostasy & Blasphemy”) aux côtés de l'ambassadrice suédoise Ulrika Sundberg, Envoyée spéciale pour le dialogue interreligieux et interculturel, et du Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de croyance, Ahmed Shaheed. 

Après leurs présentations et celles de nombreux témoins ayant subi les lois répressives sur le blasphème au Yémen, au Pakistan, en Iran, au Soudan et dans d'autres pays, l'ECLJ a présenté son nouveau rapport : La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe. 

Même si la charia n'est pas appliquée en Europe comme elle l'est dans de nombreux pays musulmans, la présence croissante d'importantes communautés musulmanes dans les grandes villes européennes constitue une menace pour la liberté de religion de ceux qui cherchent à quitter l'islam. 

Comme nous l'expliquons en détail dans notre rapport, les personnes qui se convertissent en quittant l'islam sont confrontées à des pressions tant familiales que communautaires. Les convertis sont perçus comme des traîtres, et les persécutions qu'ils subissent sont très variables. L'écrasante majorité d'entre eux sera critiquée et insultée par sa famille et ses proches. Mais cela ne s'arrête pas là. Dans de nombreux cas, les convertis de l'islam subissent des menaces, du harcèlement et même des agressions physiques. Dans quelques rares cas, la persécution dégénère en agressions physiques, dont certaines s'avèrent fatales. 

La nouveauté de notre rapport par rapport à celui de mars 2021 est que nous n'avons pas seulement recueilli de nombreux témoignages de Français, mais aussi d'autres témoignages de personnes vivant en Belgique, en Angleterre, en Autriche et dans d'autres pays. Un témoin, Nissar Hussain, était présent à l'événement et a attesté de la triste réalité de la persécution en Europe. Nissar Hussain, un sujet britannique d'origine pakistanaise, s'est converti de l'islam au christianisme et a subi le harcèlement pendant des années. En 2017, alors qu'il marchait vers sa voiture, il fut attaqué par deux musulmans munis de battes de baseball. Il a été renversé au sol et battu une douzaine de fois. Une caméra de surveillance a enregistré l'agression, et elle a été montrée aux personnes présentes dans la salle.

Comme le démontre notre rapport, ce niveau d'agression contre les convertis de l'islam n'est pas si rare. De nombreux convertis, ou "apostats" pour reprendre le terme utilisé à leur encontre, s'enfuient de chez eux par peur d'être agressés.  

La principale raison pour laquelle nous avons élaboré ce rapport était de sensibiliser le Rapporteur spécial des Nations unies et la société civile face à ce problème croissant. L'Europe ne peut fermer les yeux sur ces atteintes à la liberté de religion, un principe qu'elle prétend défendre si vigoureusement. Il est de la plus haute urgence que les États prennent en compte ces persécutions, qu'ils adaptent leurs réponses pénales à ce phénomène, et que les responsables de communautés chrétiennes accordent une plus grande attention aux besoins spécifiques de ces convertis qui les rejoignent. 

Voici la vidéo de la présentation de notre nouveau rapport et le lien pour le lire :

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