Au Nigeria, le nombre de morts parmi les chrétiens innocents augmente rapidement, doublant presque en deux mois, tandis que les islamistes intensifient leurs actions sanglantes de violence ciblée, d'enlèvements et de meurtres, apparemment sans crainte de représailles.
Il y a deux mois, nous avons parlé à l'ONU d'un rapport publié en mars qui affirmait que pas moins de 350 chrétiens avaient déjà été assassinés au Nigeria rien qu'au cours des trois premiers mois de 2020.
Ce nombre a presque doublé depuis. En effet, un nouveau rapport fait état d'au moins 620 chrétiens tués par des terroristes islamistes. Il s'agit d'ailleurs d'une estimation minimale, selon le rapport :
L'ONG rapporte les meurtres de "pas moins de 620 chrétiens sans défense et l'incendie ou la destruction gratuite de leurs centres de culte et d'éducation" en 2020.
Selon une déclaration, les Peuls radicaux sont responsables de la mort de plus de 470 personnes au cours des quatre premiers mois et demi de 2020. Le groupe rapporte que les Peuls ont tué 140 chrétiens entre le début du mois d'avril et le 14 mai.
Boko Haram aurait quant à lui tué 150 chrétiens depuis janvier.
Certains ont été battus, d'autres tués par balles, d'autres encore décapités. Dans un cas, des enfants innocents, âgés de 4 à 13 ans, auraient été tués à coups de machette. Les maisons et les églises chrétiennes sont saccagées et brûlées.
Un pasteur, Lawan Andimi, a été enlevé par des hommes de Boko Haram - l'armée djihadiste inféodée à Daesh. Le pasteur Andimi a fait passer un message d'humilité dans une vidéo en tant qu'otages, disant : "Ne pleurez pas. Ne vous inquiétez pas. Mais Dieu, merci pour tout". Peu de temps après, le pasteur a été décapité par les miliciens.
Quant aux enlèvements de jeunes filles chrétiennes, Boko Haram retient toujours en otage l'adolescente chrétienne Leah Sharibu parce qu'elle refuse de renoncer à sa foi et de se convertir à l'Islam.
Ce sont des chiffres qui donnent à réfléchir : 350 chrétiens tués en 3 mois, puis 270 autres dans les 2 mois suivants. À ce triste rythme, on peut d'ores et déjà prédire un sombre bilan pour cette année. Quelque 1 500 chrétiens innocents, hommes, femmes et même enfants, pourraient être massacrés cette année simplement en raison de leur foi en Jésus-Christ.
Et pourtant, le gouvernement du Nigeria n'a guère pris de mesures pour mettre fin à cette violence.
L'ECLJ a agit selon ses moyens au cours des derniers mois :
Nous avons déposé des déclarations écrites au Conseil des droits de l'homme des Nations unies (CDH), demandant une intervention internationale pour défendre les chrétiens du Nigeria, fournir une aide essentielle et traduire les terroristes en justice, avant qu'il ne soit trop tard. Nous avions également mis en lumière les meurtres horribles du pasteur Andimi et de deux jeunes filles.
Nous sommes également intervenus oralement devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (CDH) à Genève pour demander une action internationale afin de défendre les chrétiens nigerians et libérer la jeune Leah Sharibu.
Ces atrocités doivent cesser.
Il y a quelques jours, nous avons déposé de nouvelles déclarations écrites au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, exhortant l'organisme international à prendre des mesures immédiates pour réprimer la violence contre les chrétiens du Nigeria avant qu'il ne soit trop tard. Voici un extrait traduit :
Il est certain que d'horribles actes d'agression violent le droit à la vie des chrétiens au Nigeria. Afin de prévenir de nouvelles pertes de vies humaines, de mettre fin à une violence de plus en plus motivée par la religion et de faire face à cette crise humanitaire massive, nous devons agir maintenant. La Charte des Nations unies appelle l'ONU à éliminer les menaces à la paix, et la Convention sur le génocide oblige l'ONU à prévenir les actes de génocide, et pas seulement à y réagir ensuite. Nous avons vu en Irak et en Syrie - et nous voyons maintenant au Nigeria - ce qui se passe lorsque l'ONU ne prend pas de mesures préventives alors qu'il est clair que des atrocités de masse sont commises contre un groupe particulier de personnes.
Il est impératif que les Nations unies agissent rapidement et travaillent avec le gouvernement du Nigeria pour permettre à Leah Sharibu et à toutes les autres personnes encore captives d'être renvoyées chez elles en toute sécurité et de mettre fin aux atrocités commises au Nigeria par Boko Haram et les miliciens peuls. Personne ne devrait avoir à vivre dans la crainte d'être enlevé, asservi ou tué.
Dans une autre déclaration, nous avons également exhorté les dirigeants du monde à exercer une pression maximale sur le gouvernement nigérian pour qu'il libère Leah Sharibu qu'il traduise en justice ses ravisseurs et pour qu'il mette un terme au fléau de la violence islamiste. Si rien n'est fait, les chrétiens d'Afrique seront confrontés à une triste fin...
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