Le 26 janvier, l’ECLJ et la Mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe ont invité la philosophe Chantal Delsol à s'entretenir avec des diplomates et agents du Conseil de l'Europe sur le thème : « Droits de l’homme & Populisme ».
Le « populisme » se répand en Europe et témoigne d’une fracture croissante entre « l’élite mondialisée » et le « peuple enraciné ». Ce phénomène s'impose non seulement en Europe centrale, mais s'étend aussi en Europe occidentale. Une part importante des peuples, ayant perdu confiance en les institutions européennes et les valeurs qu’elles promeuvent, a entrepris de les contester. De façon symétrique, les élites occidentales ont perdu confiance en le peuple et semblent incapables de le comprendre.
D’après Chantal Delsol, l’Europe occidentale croit à tort à l’insubmersibilité de son modèle de « civilisation » post-moderne : multiculturalisme, capitalisme libéral, matérialisme, positivisme, mondialisme, culte de l’« émancipation »... Cette naïveté, accompagnée d’une « charité mal placée », nous conduit à accueillir des flux massifs de migrants et à réduire le conservatisme des peuples européens à un « repli sur soi » ou un simple « folklore ». Le déploiement de plusieurs « démocraties illibérales » en Europe centrale devrait au contraire nous amener à reconsidérer l’universalité et le bien-fondé des valeurs post-modernes. Chantal Delsol nous y incite afin de dépasser le « mur » d’incompréhension qui s'élève entre l’Ouest et l’Est, et entre l'élite et le peuple.
Chantal Delsol est l’auteur notamment de La nature du populisme ou les figures de l’idiot ! (Le Rocher, 2015). Elle a également dirigé une enquête internationale collective sur La démocratie dans l’adversité, à paraître au Cerf en 2019.