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Espagne: euthanasie, traite des êtres humains et révisionnisme historique

Espagne: euthanasie, traite des êtres humains et révisionnisme historique

Par ECLJ1731057835839
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À l’occasion de l’examen périodique universel des Nations unies, un processus de contrôle auquel l’Espagne est soumise, l’ECLJ a officiellement contribué à cet examen en dénonçant les atteintes de l’Espagne sur les questions liées à la liberté religieuse et à la défense de la vie humaine (contribution en anglais uniquement). En premier lieu la légalisation de l’euthanasie mais aussi la traite d’êtres humains qui est malheureusement une réalité en Espagne.

Photo d'illustration: X/Abogados Cristianosﻦ @AbogadosCrist

Une destruction systématique de calvaires et de symboles religieux

En Espagne, les gouvernements de gauche veulent poursuivre la guerre civile pour déraciner l’héritage catholique tout en portant atteinte aux droits fondamentaux, au nom du révisionnisme historique.

Depuis 2020, l’Espagne a fait enlever ou détruit de nombreuses croix dans des espaces publics, principalement sur le fondement de la Loi sur la Mémoire historique (2007) et, plus récemment, de la Loi sur la Mémoire démocratique (2022)[1]. Ces lois sont utilisées de manière abusive, car elles permettent de camoufler la destruction de symboles religieux sous le prétexte de supprimer des vestiges franquistes[2], alors que dans la plupart des cas, la croix n’a pas de connotation politique, ni aucune finalité d’exalter la dictature franquiste.

Le retrait de ces croix viole le droit à la liberté religieuse, un droit fondamental inscrit à l’article 16.1 de la Constitution espagnole, qui garantit la liberté de religion et de culte, dans le respect de l’ordre public. L’élimination de symboles religieux tels que les calvaires est une atteinte à ce droit constitutionnel car le symbole religieux est précisément retiré en raison de ce qu’il représente, réduisant ainsi l’expression publique des croyances religieuses.

L’élimination croissante des croix de l’espace public provoque une tension sociale et a suscité un vif débat dans la société concernant les limites de la loi et l’interprétation des symboles historiques et religieux. Selon le dernier décompte de l’Association espagnole des avocats chrétiens en 2023, 31 croix ont été retirées ou détruites en Espagne, et 124 autres sont menacées[3], toujours dans le cadre de l’application de la Loi sur la Mémoire démocratique. Ce chiffre est en constante augmentation, avec un processus continu de révision et de suppression des symboles liés à la Guerre civile et au régime franquiste.

 

La légalisation de l’euthanasie en 2021

La loi sur l’euthanasie approuvée en 2021 a légalisé le suicide assisté. Pourtant, le droit à la vie est protégé par la Constitution espagnole dans son article 15. Il est donc qualifié de droit fondamental, ce qui signifie qu’il se distingue des autres droits et devrait faire l’objet d’une plus grande protection, ce qui n’est manifestement pas le cas avec cette nouvelle loi. Le texte prévoit deux modalités d’euthanasie: le patient peut choisir que le poison lui soit administré par un professionnel de la santé par voie intraveineuse ou le prendre lui-même, par voie orale ou par injection. Le processus consiste en l’administration de plusieurs poisons qui provoquent un coma puis la mort.

Avec cette légalisation de l’euthanasie, 295 décès ont été enregistrés en 2022, la première année complète où la loi était en vigueur. En 2023, il y a eu 727 demandes d’euthanasie, dont 323 ont déjà été approuvées. Cela reflète des tendances similaires observées dans d’autres pays comme le Canada et les Pays-Bas, où les taux d’euthanasie ont considérablement augmenté après la légalisation.

La loi sur l’euthanasie, telle qu’elle est formulée, dispose que les individus doivent être majeurs et souffrir d’une maladie grave et incurable ou d’une maladie chronique qui provoque des souffrances insupportables. Comme on l’a vu dans d’autres pays, à mesure que l’on s’habitue à la pratique de l’euthanasie dans des cas extrêmes, l’interprétation de ce qui constitue une «souffrance insupportable» s’élargit. Cela signifie qu’on commence à inclure des situations moins graves, et que ce droit est progressivement étendu à des personnes atteintes de maladies moins graves, voire à celles qui souffrent de troubles psychologiques.

Permettre l’euthanasie ne fera qu’entraîner la mort de centaines de personnes considérées comme trop malades pour vivre.Toute société qui prétend respecter les droits de l’homme doit clairement manifester son opposition à la promulgation d’une telle loi, qui porte atteinte de manière si directe au droit à la vie. Le statut quo sur la loi autorisant l’avortement en vigueur en Espagne depuis des années témoigne d’un mépris croissant du droit à la vie de son début à sa fin.

La traite des êtres humains

La traite des êtres humains en Espagne est un sujet qui doit être abordé avec une grande attention, car les données officielles fournies sont graves. Plus précisément, entre 2017 et 2022, 1.687 victimes ont été identifiées. L’exploitation sexuelle reste la forme prédominante d’exploitation des victimes de la traite des êtres humains identifiées (environ 60% de toutes les victimes). La majorité de ces victimes étaient des femmes (environ 90%). Parallèlement, on observe une augmentation du nombre de personnes identifiées comme victimes de la traite à des fins d’exploitation par le travail, dont la majorité sont des hommes.

Bien qu’il soit important de préciser que les autorités espagnoles ont mené des opérations policières fructueuses. Un aspect crucial de la nouvelle loi pour la lutte contre la traite est la création d’un Mécanisme National d’Orientation, ce mécanisme est essentiel pour protéger les victimes de la traite des êtres humains, car il établit des procédures formelles pour identifier les victimes de la traite, même dans les cas où il n’y a pas suffisamment de preuves pour engager des poursuites pénales.

Il est nécessaire que l’Espagne prenne à bras le corps cet enjeu, car au-delà de l’aide essentielle à apporter aux victimes, la traite d’êtres humains pose un problème pour les autres pays de l’Union européenne. Les réseaux criminels utilisent l’Espagne comme porte d’entrée pour accéder aux autres états membres et se développer. Et les victimes n’en sont que multipliées.

______

[1] Ley 20/2022, de 19 de octubre, de Memoría Democrática.

[2] Crux, “Spanish lawyers act to prevent the removal of crosses by local officials”, 13 février 2021.

[3] Actuall, « Memoria histórica : al menos 18 cruces derribadas y otras 28 en peligro », 6 mai 2021.

Cf. la Carte des croix d’Espagne publiée le 29 juin 2023.

Pour la défense des Chrétiens persécutés
Lire le texte complet de la pétition

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