Nicolas Bauer, Chercheur associé à l’ECLJ, était invité par la chaîne « Le Crayon » pour un débat sur l’euthanasie et le suicide assisté. Face à Pierre Juston, administrateur de l’ADMD, l’ « association pour le droit de mourir dans la dignité », il a précisément défendu la dignité humaine contre une vision dévoyée de la liberté.

La dignité humaine est une notion objective, fondée sur la nature humaine. C’est parce que nous sommes des êtres humains, des êtres sociaux doués de raisons, que nous sommes dignes ; et non pas par un jugement subjectif individuel. La société a pour mission de protéger la vie de ses membres contre des atteintes, même quand celles-ci viennent des individus contre eux-mêmes. Offrir la mort comme réponse à l’angoisse et à la souffrance des personnes n’est pas une solution acceptable.

À l’inverse, l’ADMD met en avant une vision subjective, individualiste et épicurienne de la dignité. Se donner la mort devient une forme de liberté, un accomplissement personnel au sujet duquel les notions de bien et de mal ne devraient pas intervenir.

Pierre Juston prétend dans le débat ne pas vouloir inciter au suicide ou à l’euthanasie, mais c’est l’inéluctable effet qu’aurait une loi ouvrant à la légalisation de ces méthodes pour achever une vie. Une fois que l’interdit de principe sera tombé, ce sont les garde-fous qui seront attaqués, comme après chaque loi dite « sociétale ». L’incitation au suicide créera une nouvelle norme et la voie sera alors ouverte à l’euthanasie forcée, sur décision collégiale d’une équipe médicale.

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