Démocratie directe
Le 28 octobre 2015, le Parlement européen a adopté une résolution sur l’initiative citoyenne européenne.
Dans ce long texte, le Parlement exprime son soutien sans faille au mécanisme de l’initiative citoyenne européenne, cet « instrument unique et novateur de définition des priorités en matière de démocratie participative » (§ A), affirmant « qu'il convient d'encourager son utilisation et de la soutenir par tous les moyens disponibles » (§ 3). Le Parlement s’inquiète de constater que, sur les 51 demandes d’enregistrement d’une initiative, seules trois ont été déclarées recevables (§ 8) et « exprime ses préoccupations quant au conflit d'intérêts potentiel » (§ 13) de la Commission, « qui est à la fois juge et partie » (§ 15).
Le Parlement européen « regrette l'absence d'effets juridiques des initiatives fructueuses et le manque de suivi de la Commission; » (§ 29) et « invite la Commission à revoir la formulation de l'article 10, point c), du règlement (UE) n° 211/2011 afin qu'un véritable suivi des initiatives retenues soit possible » (§ 30).
Il va jusqu’à prier « instamment le Parlement et ses commissions, si nécessaire, si la Commission ne présente pas de proposition législative dans ce délai de 12 mois, d’exercer leur droit, conformément à l'article 225 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, de demander à la Commission de présenter une proposition adéquate » prenant en compte le contenu de toute initiative couronnée de succès (§ 32).
L’ECLJ se réjouit de cette résolution, qui manifeste le soutien déterminé du Parlement au mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne et critique l’attitude de la Commission. L’ECLJ partage pleinement la position du Parlement européen exprimée dans cette résolution et souligne que, par ce texte, le Parlement européen reprend en substance et soutient la requête de l’initiative citoyenne européenne Un de Nous à la Cour de justice de l’Union européenne.
Pour mémoire, Un de Nous a contesté la décision de la Commission européenne de ne prendre aucune action à la suite de l’initiative citoyenne européenne Un de Nous, qui demandait l’interdiction des financements européens pour les activités qui impliquent ou présupposent la destruction d’embryons humains et a obtenu près de 2 millions de signatures.
L’affaire est pendante à la Cour de justice de l'UE (Luxembourg).