Rapport de l'ECLJ sur l'Angola pour le 48e EPU
L’ECLJ a présenté un rapport (ici en anglais uniquement) sur l'état des droits de l'homme en Angola à l’occasion de la 48e session de l’Examen périodique universel (EPU), se concentrant sur la persécution religieuse et les lois sur l'avortement dans le pays. Bien que l'Angola ait fait quelques progrès, des réformes significatives sont nécessaires pour aligner ses pratiques sur les normes internationales en matière de droits de l'homme. Le rapport souligne la nécessité pour l'Angola de respecter et de protéger les libertés religieuses et le droit à la vie, en veillant à ce que tous ses citoyens puissent librement pratiquer leur foi et que la vie des enfants à naître soit sauvegardée.
Persécution religieuse
L'Angola, situé en Afrique sud-ouest avec une population d'environ 35,1 millions, s'identifie principalement comme chrétien. Malgré cela, le pays se classe comme le 71ème pire pays pour les chrétiens, principalement en raison des restrictions sur les églises non enregistrées, qui sont interdites de faire de l'évangélisation et de tenir des services religieux. La loi de 2019 sur la liberté de religion et de croyance exige que les groupes religieux aient au moins 60.000 membres en tout et au moins 1.000 membres dans chacune des 18 provinces de l'Angola pour être légalement enregistrés. Ce seuil élevé a empêché de nombreuses églises de s'enregistrer, ce qui limite considérablement leurs activités et conduit fréquemment à des fermetures par le gouvernement. Actuellement, seules 84 organisations religieuses sont officiellement enregistrées, laissant de nombreux chrétiens, en particulier ceux des dénominations non traditionnelles, dans l'incapacité de célébrer correctement les rites religieux comme les mariages, les baptêmes et les funérailles.
Lors de la dernière EPU de l'Angola en novembre 2019, le pays a reçu 270 recommandations, y compris l'assouplissement des exigences d'enregistrement des églises. Bien que le gouvernement ait réduit le seuil de membres, la stipulation supplémentaire d'avoir des membres dans toutes les provinces a rendu le processus plus difficile, en contradiction avec les normes internationales comme le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) qui garantit le droit de pratiquer librement sa religion.
Lois sur l'avortement
La constitution de l'Angola garantit la protection de la vie humaine, mais ses lois sur l'avortement ont subi des modifications importantes. Le Code Pénal de 2019 permet les avortements si le fœtus est non viable ou si la poursuite de la grossesse menace la santé physique ou psychologique de la femme. Cette disposition, cependant, manque de directives détaillées, et les avortements pour des raisons psychologiques sont particulièrement controversés en raison de l'absence de critères clairs. Des études ont indiqué que les avortements peuvent être nuisibles à la santé physique et psychologique des femmes, contredisant l'intention de la loi de protéger les femmes. En outre, de nombreux documents internationaux relatifs aux droits de l'homme, y compris la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) et le PIDCP, soulignent le droit à la vie sans approuver explicitement l'avortement.
L'approche restrictive de l'Angola est conforme à de nombreux États Membres de l'ONU, qui imposent soit des limites strictes à l'avortement, soit fixent des limites gestationnelles. L'ECLJ souligne que bien que la recommandation de l'Islande d'élargir l'accès à l'avortement ait été notée, elle ne reflète pas la position majoritaire des membres de l'ONU.
Recommandations
Pour améliorer les droits de l'homme en Angola, l'ECLJ suggère plusieurs mesures clés :