Persécuations de chrétiens: Bolivie...
Dénoncer à l’ONU les cas de persécutions des chrétiens en Bolivie, Egypte, Iran, Irak et Kazakhstan
Récemment, le Centre européen pour le droit et la justice a soumis des rapports détaillant les persécutions religieuses en Irak, en Égypte, en Iran, en Bolivie et au Kazakhstan dans le cadre de l'Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Comme nous vous l'avons dit précédemment, l'EPU est une fonction importante du CDH. Son objectif est de rappeler aux États membres de l'ONU « leur responsabilité de respecter et de mettre pleinement en œuvre tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales » en évaluant le statut de ces droits dans un État membre en particulier.
À chaque session, le groupe de travail de l'EPU évalue les droits de l'homme dans certains États membres. Avant ces évaluations, les organisations non gouvernementales (ONG), telles que l'ECLJ, ont la possibilité de soumettre à l'examen des rapports écrits sur les États membres concernés. Dans nos rapports, nous détaillons les persécutions que subissent les chrétiens dans les États membres en infraction, ce qui, espérons-le, entraînera des changements significatifs permettant une plus grande protection de la liberté de religion dans le monde.
Cela fait longtemps que nous vous parlons de la persécution et des luttes que les chrétiens et les autres minorités religieuses doivent affronter en Irak à la suite du génocide perpétré par l'État islamique. Dans notre rapport sur l'Irak, nous expliquons en détail comment ces atrocités ont entraîné une crise humanitaire massive et soulignons que, si nous voulons que les chrétiens et les autres minorités religieuses aient un avenir en Irak, il faut agir maintenant pour leur fournir l'aide et l'assistance dont ils ont désespérément besoin pour reconstruire leurs vies.
En Égypte, les chrétiens font également face à la menace de la violence d'extrémistes islamiques. Ils sont régulièrement la cible d'extrémistes islamiques et il est très courant que ces attaques aient lieu pendant les grandes fêtes religieuses chrétiennes. En avril 2017, un attentat à la bombe coordonné dans deux églises a entraîné la mort de 50 chrétiens. Marian Abdel Malak, âgée de 26 ans et ayant perdu trois êtres chers dans l'attaque, a déclaré: « Si les choses restent comme ça et si nous n'obtenons pas nos droits, nous n'avons aucun avenir. . . . Nous serions mieux morts parce que nous n’avons pas d’endroit pour nous où que ce soit dans le pays - dans les écoles ou dans les ministères. Nous n’avons aucune valeur. »
Le christianisme fait depuis longtemps partie de l’histoire de l’Égypte et constitue de fait la deuxième religion du pays. Comme nous le soulignions dans notre rapport, « afin que l’Égypte veille à ce que les chrétiens aient une place dans l’Égypte future, elle doit travailler dès maintenant pour garantir leur protection. Il faut rappeler à l’Égypte ses obligations juridiques, aux niveaux national et international, de protéger les droits et la vie de ses citoyens. »
En Iran, les églises font régulièrement l’objet de perquisitions et les chrétiens sont arrêtés pour s’être réunis en église-domestique dans des maisons. Le gouvernement tente de contrôler la religion en perquisitionnant les église-domestiques et en emprisonnant leurs membres. Par exemple, en mai 2017, quatre chrétiens évangéliques ont été arrêtés et condamnés à 10 ans de prison chacun.
Nous avons également attiré l'attention des Nations unies sur le pasteur chrétien Youcef Nadarkhani, qui - comme nous vous l'avons déjà dit - a été la cible d'arrestations répétées et de mauvais traitements de la part du gouvernement iranien en raison de sa foi chrétienne. Il est essentiel que l'Iran libère immédiatement le pasteur Youcef, mette un terme au ciblage des chrétiens et défende la liberté de religion pour tous ses citoyens.
En Bolivie, les organisations religieuses sont tenues de fournir au gouvernement des informations lourdes et détaillées sur leurs membres. Pour être légalement enregistrés, les groupes religieux doivent remplir quatorze conditions. Ces exigences incluent la soumission de documents légaux notariés de leurs statuts et règlements internes, des informations détaillées sur tous les membres, une liste complète des membres et des informations d'identification telles que des photos, des adresses et des numéros de carte d'identité. Exiger des informations aussi détaillées sur ses membres est particulièrement préoccupant, compte tenu des récents efforts du gouvernement pour criminaliser l’évangélisation et pour le traiter comme du terrorisme.
En décembre 2017, le gouvernement bolivien a autorisé des modifications du code pénal indiquant que « quiconque recrute, transporte, prive de liberté ou accueille des personnes dans le but de les recruter pour participer à des conflits armés ou à des organisations religieuses ou d’adoration sera sanctionné. 5 à 12 ans d'emprisonnement ». Même si cette modification du code pénal a finalement été abrogée à la suite d'un tollé général, il est très préoccupant que cet amendement ait été adopté à la base.
Afin de permettre la liberté de religion en Bolivie, le gouvernement doit permettre aux groupes religieux de fonctionner librement sans exigences aussi lourdes et intrusives. Ces exigences, combinées aux efforts récents visant à assimiler l'évangélisation au terrorisme, sont extrêmement préoccupantes et le gouvernement doit œuvrer pour que tous ses citoyens puissent pratiquer librement leur religion.
Au Kazakhstan, le gouvernement cherche à contrôler tous les aspects de la vie religieuse et toutes les activités religieuses doivent être autorisées par le gouvernement. Pour être reconnus légalement, les groupes doivent répondre aux critères d'affiliation, soumettre des informations personnelles détaillées sur leurs membres et fournir des rapports sur leurs activités religieuses. De plus, le gouvernement impose des restrictions quant aux lieux de rassemblement pour le culte et doit approuver tous les textes religieux importés. Les groupes religieux qui ne sont pas légalement enregistrés se voient interdire toute activité religieuse. À la suite de ces lois, le gouvernement a eu recours à des raids sur des églises et à des arrestations de membres d'églises. Le contrôle gouvernemental exercé par le Kazakhstan sur l'activité religieuse est profondément troublant et doit cesser pour permettre la liberté de religion.
Soutenez nous alors que nous continuons à nous battre pour les chrétiens persécutés dans le monde entier. Nous continuerons de demander des comptes aux pays qui persécutent les chrétiens et violent leur droit fondamental à la liberté de religion.
Paul Archuleta
Traduction : BMG