Persécution des chrétiens dans 11 pays
L’ECLJ a présenté plusieurs rapports aux Nations unies à l’occasion de la 44e session des Examens périodiques universels (ou UPR pour Universal Periodic Review). Ils identifient des violations de la liberté religieuse et des acte de persécution contre les chrétiens dans 11 des 14 pays faisant l’objet d’un examen pour cette session.
Ces pays sont tous parties au Pacte International relatif aux droits civils et politiques qui indique dans son article 18 que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion » et « Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix[1] ». L’article 27 ajoute également une protection des droits des minorités.
Dans la majorité des cas relevés par l’ECLJ, les pays sont directement responsables de la violation de la liberté religieuse par des lois ou des pratiques restrictives. Il existe cependant d’autres sources de persécutions, notamment de la part de groupes armés indépendants et opposés aux États concernés.
Lois et pratiques restrictives
Il faut tout d’abord noter qu’il peut exister une pression sociale venant de la population que l’État ne combat pas, voire cautionne. Par exemple, parmi les nombreuses attaques subies par les communautés chrétiennes du Bengladesh par des musulmans et des bouddhistes, le témoignage d’un converti est éloquent : alors que sa famille et ses voisins le battaient, il s’est réfugié auprès de la police qui l’a désigné comme responsable à cause de sa conversion avant de le laisser à son sort[2]. À Djibouti également, les convertis issus de l’islam sont rejetés de leurs famille[3].
À cela s’ajoute un contrôle légal qui complique volontairement l’implantation de communautés chrétiennes. En demandant leur enregistrement et l’accord des autorités pour leurs activités, la construction d’une église ou même l’édition ou l’importation de bibles et autres livres religieux, ces États ne persécutent pas les chrétiens sur le papier mais l’application de ces lois se fait systématiquement dans un sens défavorisant les chrétiens et limitant la pratique de leur foi.
L’Azerbaïdjan punit ainsi les responsables religieux qui failliraient à l’obligation de s’enregistrer auprès des autorités[4] par une forte amende[5] mais dans le même temps rend cette procédure laborieuse : il arrive que des communautés doivent attendre plus de 10 ans pour obtenir un enregistrement qui n’ouvre droit qu’à une pratique limitée[6]. Il leur est également interdit d’organiser des rencontres spécialement destinées aux enfants et aux jeunes[7]. L’accord d’un Comité d’État est aussi requis pour la tenue de tout rassemblement important en dehors des lieux de cultes approuvés[8]. De plus, la nomination de tous les responsables religieux non-musulmans doit être approuvée par l’État[9]. Une communauté qui n’aurait pas enregistré un « centre religieux » dans le pays se verrait refuser toute nomination et tout possibilité d’accorder quelconque titre ou responsabilité à son clergé et même d’organiser des pèlerinages à l’étranger. Enfin la production ou l’importation de tout livre, objet ou média à caractère religieux sont aussi soumises à un contrôle[10].
Au Turkménistan, il faut une communauté de 50 personnes pour être enregistré, en fournissant les noms, adresses et dates de naissance[11]. Là encore, l’État agit arbitrairement en refusant certaines demandes, dont la plupart de celles émanant des communautés protestantes[12]. De plus, les fonctionnaires du ministère de la justice sont autorisés à observer tout évènement dans une des communautés enregistrées et à interroger fidèles et responsables sur tout aspect de son activité[13]. La police n’hésite pas à arrêter et à enquêter sur toute activité religieuse non enregistrée, en particulier en intervenant en pleine célébration[14]. Enfin, le gouvernement a décrété illégale la traduction en Turkmène de la Bible[15].
En Ouzbékistan, l’État impose des restrictions sous prétexte de lutter contre l’extrémisme religieux[16]. Il contrôle ainsi la production, l’importation et la distribution de tout objet ou livre à caractère religieux, interdit le rassemblement de communautés non autorisées et contrôle la participation des mineurs sous prétexte d’interdire de forcer un mineur à pratiquer une religion[17]. Les chrétiens sont particulièrement visés, bien que le gouvernement soit aussi hostile aux musulmans non sunnites[18]. Un ordre du Ministère de l’intérieur en 2022 demande par exemple d’installer des caméras dans les lieux de réunion de toutes les communautés non musulmanes[19]. Il arrive que la police intervienne en plein office pour arrêter des fidèles qui passeront une partie de la nuit à être interrogés s’ils refusent de signer une déclaration affirmant qu’ils se réunissaient illégalement[20] [21].
À Cuba, bien que la majorité (59%) de la population se reconnaisse comme chrétienne[22], le gouvernement communiste est historiquement opposé à la religion et s’emploie à réduire l’influence du christianisme. La Constitution cubaine reconnaît la liberté religieuse[23] mais l’action des communautés chrétiennes est strictement contrôlée. En effet, le Bureau des affaires religieuses du Comité central du Parti communiste doit donner son accord pour la construction ou la réparation d’églises (même des travaux mineurs), pour l’autorisation de tenir des célébration publiques, pour l’importation de textes religieux ou la venue de visiteurs étrangers en lien avec une communauté religieuse[24]. Toute appartenance ou participation aux évènements d’une association religieuse non enregistrée est passible d’un à trois mois d’emprisonnement[25]. Ce Bureau refuse toutefois d’enregistrer de nouvelles communautés, ce qui touche particulièrement les églises protestantes[26]. Les églises protestantes qui sont déjà enregistrées sont sous le contrôle du Conseil cubain des églises, un organe du parti qui cherche à orienter la doctrine dans le sens voulut par celui-ci[27]. Ainsi, plusieurs communautés s’en sont détachées, perdant ainsi toute protection légale. Les arrestations, expulsions et même destructions de biens religieux sont nombreuses. L’État n’hésite pas à agir dès qu’un discours un tant soit peu critique est repéré[28].
La Russie constitue un cas particulier. En effet, elle ne vise pas les chrétiens de façon générale mais les églises non orthodoxes. L’État demande que les organisations menant des activités missionnaires le fassent en mentionnant de manière visible leur nom officiel, sans quoi il est considéré qu’elles violent la liberté de conscience des citoyens en dissimulant leur nature[29]. Il existe également des dispositions contre les « activités extrémistes[30] ». Sur cette base et à la faveur d’une interprétation extensive, plusieurs communautés protestantes ont été visées et leurs responsables envoyés en prison ou en « colonie » pénale pour des « activités extrémistes » consistant par exemple à lire la Bible en groupe[31]. La Russie considère ces communautés trop liées aux États-Unis et constitutives d’un risque de corruption idéologique. Un responsable évangélique et son fils ont été tués par des soldats russes en Ukraine, en novembre 2022, les accusant d’avoir des « liens avec l’Amérique et d’autres pays occidentaux[32] ».
L’interdiction du prosélytisme
En plus des restrictions imposées aux chrétiens, certains pays vont jusqu’à directement et officiellement interdire le prosélytisme. Djibouti établit l’islam comme religion d’État[33]. Ainsi, bien que des cours civiles soient maintenues pour les non-musulmans, les lois du pays sont largement influencées par la loi islamique[34]. De ce fait, seuls les musulmans sont autorisés à promouvoir publiquement leur foi. L’Église catholique doit par exemple se limiter à des activités sociales et agit comme le ferait n’importe quelle ONG laïque[35]. En Ouzbékistan, « le travail missionnaire et le prosélytisme ne sont pas autorisés[36] », ce qui constitue une base pour exiger un contrôle plus strict, en plus de ce qui a été évoqué plus haut.
Les dispositions contre le blasphème
Le Bengladesh a l’islam pour religion d’État mais garantit les droits des autres religions, en particulier hindoue, bouddhiste et chrétienne dans sa constitution[37]. Il existe une loi contre le blasphème et la profanation dans le Code pénal[38], théoriquement en faveur d’aucune religion, ainsi qu’une loi sur la sécurité digitale qui puni la publication ou la diffusion d’informations qui heurtent les valeurs ou le sentiment religieux[39]. Toutefois, celles-ci sont rarement utilisées pour protéger les chrétiens des nombreuses attaques auxquelles ils font face de la part de musulmans[40], mais aussi des hindous et des bouddhistes[41]. L’ECLJ est aussi préoccupé par la formulation vague de la loi sur la sécurité digitale qui pourrait être utilisée pour freiner la libre pratique de la foi.
Les facteurs externes
Dans certains pays, la difficulté de l’État à faire face aux insurrections et aux groupes armés met en danger les chrétiens qui en sont les cibles privilégiées. Au Cameroun, pays majoritairement chrétien[42], les actes de violence du groupe terroriste Boko Haram terrorisent le Nord du pays et sont responsables de la mort de nombreux chrétiens et du déplacement de beaucoup d’autres[43]. Plusieurs villages chrétiens ont même été complétement abandonnés[44]. Des groupes armés séparatistes se rendent également responsables d’exactions, notamment d’enlèvements de membres du clergé[45]. Malgré le déploiement de troupes[46], le gouvernement doit endiguer la menace avec des ressources parfois limitées. Le Burkina Faso fait face à des problèmes similaires, les chrétiens étant soumis aux attaques de groupes liées à l’État islamique ou al-Qaïda, en particulier suite au COVID-19 et aux deux coups d’états successifs en 2022 qui ont fragilisé le contrôle du gouvernement[47]. En Colombie enfin, ce sont les cartels et les guérillas qui prennent les chrétiens pour cibles. En effet, ces derniers sont vus comme une menace par ces groupes, car la foi et les enseignements chrétiens détournent la population du crime et de la drogue[48]. Malgré une population majoritairement catholique, les attaques ne sont pas rares et il est estimé que 21 chrétiens ont été tués pour leur foi en 2022, en plus de 37 attaques contre des églises ou des bâtiments chrétiens[49]. Enfin, les populations indigènes se montrent parfois hostiles à la conversion de leur membres, les convertis faisant l’objet de menaces ainsi que leur famille[50].
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[1] Pacte international relatif aux droits civils et politiques | OHCHR, article 18.
[2] Bangladesh, Open Doors UK, https://www.opendoorsuk.org/persecution/world-watch-list/bangladesh/ (last visited April. 6, 2023).
[3] Djibouti: How a Young Christian Convert Chose a Refugee Camp Over a Life of Luxury, Christianity Today (July 24, 2021, 1:43 PM), https://www.christiantoday.com/article/djibouti.how.a.young.christian.convert.chose.a.refugee.camp.over.a.life.of.luxury/137148.htm.
[4] Law of the Republic of Azerbaijan “On Freedom of Religious Belief” art. 1é, https://files.preslib.az/projects/remz/pdf_en/atr_din.pdf .
[5] Young Boy’s Gift of Christian Books to Classmates Leads to Massive Fines for Parents in Azerbaijan, Barnabas Aid (Jun. 24, 2019), https://www.barnabasfund.org/us/news/young-boy-s-gift-of-christian-books-to-classmates-leads-to-massive-fines/ .
[6] Felix Corley, Azerbaijan: Religion Law Amendments “More Controlling Mechanisms,” Forum 18 (Jun. 17, 2021), https://www.forum18.org/archive.php?article_id=2666 .
[7] Voir note 6
[8] Voir note 6
[9] Voir note 6
[10] Voir note 6
[11] Felix Corley & John Kinahan, Turkmenistan: Religious Freedom Survey, January 2017, Forum 18 (Jan. 6, 2017), https://www.forum18.org/archive.php?article_id=2244 .
[12] Felix Corley, Turkmenistan: Raids, Searches, Fines, Threats, Beatings, Headscarf Bans, Forum 18 (Jan. 16, 2020), https://www.forum18.org/archive.php?article_id=2534 .
[13] Voir note 11
[14] ACN Int’l, Religious Freedom in the World Report 2021: Turkmenistan 1 (2021), https://acninternational.org/religiousfreedomreport/wp-content/uploads/2021/04/Turkmenistan-.pdf .
[15] Voice of the Martyrs, Turkmenistan, Persecution, https://www.persecution.com/globalprayerguide/turkmenistan/?_source_code=WHPB20C (last visited April. 6, 2023).
[16] Uzbekistan, Open Door USA, Uzbekistan · Serving Persecuted Christian's Worldwide (opendoorsus.org) (last visited Nov. 15, 2022).
[17] On Freedom of Conscience and Religious Organizations, https://xs.uz/ru/post/o-svobode-sovesti-i-religioznykh-organizatsiyakh (July 6, 2021, 8:36 AM).
[18] Scholarly Analysis: Christian Response to Persecution in Uzbekistan, Under Caesar’s Sword University of Notre Dame, https://ucs.nd.edu/learn/uzbekistan/ (last visited April 6, 2023).
[19] Uzbekistan: Surveillance Extended to Churches, Open Doors Youth (May 16, 2022), https://opendoorsyouth.org/news/uzbekistan-surveillance-extended-to-churches/ .
[20] Mushfig Bayram, Uzbekistan: Raids, Large Fines, Torturers and Thieves Unpunished, Forum 18 (Nov. 23, 2018), https://www.forum18.org/archive.php?article_id=2431 .
[21] Mushfig Bayram, Uzbekistan: Military Raids Baptists, Church Ordered Closed, Forum 18 (Nov. 29, 2018), https://www.forum18.org/archive.php?article_id=2433 .
[22] Cuba, The World Factbook, https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/cuba/
[23] Constitution of Cuba 2019, art. 15, https://www.constituteproject.org/constitution/Cuba_2019.pdf?lang=en
[24] ACN Int’l, Religious Freedom in the World Report: Cuba 2 (2021), https://acninternational.org/religiousfreedomreport//wp-content/uploads/2021/04/Cuba.pdf
[25] Voir note 24
[26] Cuba, Open Doors, https://www.opendoors.org/en-US/persecution/countries/cuba/
[27] Cuban Pentecostals Leaves State-Run Council of Churches, Evangelical Focus (Aug. 16, 2022), https://evangelicalfocus.com/world/18234/pentecostal-church-leaves-the-state-run-council-of-churches-of-cuba
[28] Cuban Regime Expels Priest David Pantaleon, Diario Las Américas (Sep. 13, 2022), https://www.diariolasamericas.com/america-latina/regimen-cuba-expulsa-sacerdote-david-pantaleon-n4256662
[29] [29] Kodeks Rossiĭskoĭ Federatsii RF ob Administrativnykh Pravonarusheniiakh [KOAP RF] [Code of Administrative Violations] art. 5.26 (Russ.), https://cis-legislation.com/document.fwx?rgn=1404 (unofficial trans.)
[30] Ugolovnyĭ Kodeks Rossiĭskoĭ Federatsii [UK RF] [Criminal Code] art. 282.2 (Russ.), https://www.imolin.org/doc/amlid/Russian_Federation_Criminal_Code.pdf .
[31] RUSSIA: Religious Persecution and Issues/Bimonthly Digest, Nov. 01-15, Hum. Rts. Without Frontiers (Nov. 17, 2022), https://hrwf.eu/russia-religious-freedom-and-issues-bimonthly-digest-01-15-11-2022/ .
[32] Tola Mbakwe, Russian Forces Torture and Kill Pastor and Son in Ukraine, as Warnings of Christian Persecution Persist, Premier Christian News (Nov. 30, 2022), https://premierchristian.news/en/news/article/russian-forces-torture-and-kill-pastor-and-son-in-ukraine-as-warnings-of-christian-persecution-persist .
[33] Constitution of the Republic of Djibouti 1992, art. 1, https://www.constituteproject.org/constitution/Djibouti_2010.pdf?lang=en.
[34] Open Doors, Djibouti: Full Country Dossier 8 (Feb. 2022), https://www.opendoors.org/research-reports/country-dossiers/Djibouti-Full-Country-Dossier-February-2022.pdf.
[35] AFRICA/DJIBOUTI – The Mission of Caritas: to be Close to the Poor, Agenzia Fides (Mar. 18, 2019), http://www.fides.org/en/news/65740-AFRICA_DJIBOUTI_The_mission_of_Caritas_to_be_close_to_the_poor
[36] Voir note 17
[37] Constitution of the People’s Republic of Bangladesh 1972 (reinstated 1986, rev. 2014), art. 2A
[38] The Penal Code, 1860 art. 295 (Bangl.).
[39] Digital Security Act, 2018 art. 28 (Bangl.).
[40] Int’l Christian Concern, Muslim Groups Attempt to Stifle Christian Growth in Bangladesh, Persecution (Mar. 3, 2022), https://www.persecution.org/2022/03/04/muslim-groups-attempt-stifle-christian-growth-bangladesh/.
[41] Bangladesh: Full Country Dossier, Open Doors 6 (Dec. 2021), https://www.opendoors.org/persecution/reports/Full-Country-Dossier-Bangladesh-2022.pdf.
[42] Cameroon, The World Factbook, https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/cameroon/ (Mar. 7, 2023).
[43] Int’l Christian Concern, Boko Haram Terrorists Kill 4 Civilians in Cameroon, Persecution (Nov. 11, 2021).
[44] The Voice of the Martyrs, Cameroon, Persecution.
[45] Moki Edwin Kindzeka, Cameroon Says Separatists are Keeping 8 Abducted Clergy and Christians on Nigerian Border, VOA News (Nov. 19, 2022), https://www.voanews.com/a/cameroon-says-separatists-are-keeping-8-abducted-clergy-and-christians-on-nigerian-border/6753291.html.
[46] Moki Edwin Kindzeka, Cameroon Military Asks Civilians Displaced by Boko Haram to Return, VOA News (Oct. 6, 2022, 9:25 AM), https://www.voanews.com/a/cameroon-military-asks-civilians-displaced-by-boko-haram-to-return-/6778384.html
[47] Burkina Faso, Open Doors US, https://www.opendoorsus.org/en-US/persecution/countries/burkina-faso/ (last visited Feb. 13, 2023).
[48] Christian Today, The Heavy Price Paid by Christians Who Stand up to Colombia’s Powerful Drug Cartels, https://www.christiantoday.com/article/the.heavy.price.paid.by.christians.who.stand.up.to.colombias.powerful.drug.cartels/136019.htm (Dec. 4, 2020, 3:37 PM).
[49] The 50 Countries Where It’s Hardest to Follow Jesus in 2023, Christianity Today (Jan. 17, 2023, 06:01 PM), https://www.christianitytoday.com/news/2023/january/christian-persecution-2023-countries-open-doors-watch-list.html
[50] Anugrah Kumar, Christian Teen Fled Persecution in Colombia, Fears for Family’s Safety Amid Threats of Violence, Christian Post, (Dec. 15, 2022)., Christian Post (Dec. 15, 2022).