Sur les réductions de nos libertés...
En France, les restrictions sanitaires sont telles que les préfectures en sont venues à interdire la prière silencieuse dans la rue !
La France est actuellement en "état d'urgence sanitaire", et le gouvernement impose aux citoyens de nombreuses mesures graves qui violent les droits fondamentaux, dont certaines sont vraiment folles.
Cet état d'urgence sanitaire, adopté pour durer jusqu'au 16 février 2021, permet au gouvernement de gouverner par décret. En termes simples : Le gouvernement peut adopter des lois sans le Parlement.
La réactivité nécessaire pour lutter contre une épidémie justifie l'urgence sanitaire et le pouvoir exceptionnel donné au gouvernement pour un temps. Cependant, ce dernier l'utilise pour prendre des mesures douteuses, infantilisantes, voire parfois absolument scandaleuses. C'est le cas notamment de l'atteinte à la liberté de circulation, à l'obligation de déclarer et de justifier chaque déplacement, ou encore de l'atteinte au droit au travail.
Une troisième atteinte est encore plus grave, car elle vise Dieu. Le gouvernement français a de nouveau interdit le culte public, empêchant le peuple français de rendre à Dieu le culte public qui lui est dû, comme le commandent les Saintes Écritures. Alors que l'humanité s'est toujours tournée vers Dieu pour obtenir sa clémence lors de chaque épidémie, le gouvernement français l'a interdit.
Après avoir interdit le culte public du 17 mars au 29 mai 2020, le gouvernement l'a interdit à nouveau du 1er au 28 novembre. Ce sont les fidèles chrétiens qui, en mai dernier, ont été les premiers à demander au Conseil d'État d'invalider cette interdiction. Le 18 mai 2020, le Conseil d'État a donné son accord, déclarant que l'interdiction était "une atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté de culte. Cependant, dans un second recours, suite à la deuxième suspension des cultes, le Conseil d'État a confirmé l'interdiction par une décision du 7 novembre 2020.
En réaction à cette injustice, et profitant de l'autorisation de manifester malgré l'état d'urgence, de nombreux chrétiens dans toutes les grandes villes de France ont déclaré : "Prions sur le parvis de nos églises".
Cela n'était pas du goût du gouvernement. Le ministre de l'intérieur a immédiatement menacé les manifestants de les réprimer s'ils priaient devant leurs églises : " Je ne souhaite pas envoyer les policiers et gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment, mais s'il s'agit d'un acte répété et manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai dès ce week-end".
Comme le gouvernement ne pouvait pas interdire ces manifestations, il a cherché à interdire les prières. Certains catholiques souhaitaient célébrer des messes en plein air. Cela a été refusé, interdit et considéré comme inacceptable. D'autres voulaient simplement se rassembler pour prier sur un espace public, devant une église. Les préfets leur ont ordonné de ne pas prier, même en silence ! Et surtout de ne pas s'agenouiller. À Saint-Sulpice, la plus grande église de Paris, le préfet a interdit une manifestation le dimanche 15 novembre, de peur que les manifestants ne viennent prier !
De toute évidence, certains chrétiens ont contesté les décisions de la préfecture de police interdisant les manifestations au cours desquelles ils avaient l'intention de prier. Ils ont eu gain de cause devant les tribunaux administratifs qui ont rappelé la loi : le gouvernement n'a pas le droit de contrôler le contenu de ce qui est dit dans une manifestation.
À Strasbourg, l'ECLJ a soutenu et participé à des manifestations pour la liberté de culte et peut témoigner que les forces de police ont tenté d'intimider les organisateurs. La police a ordonné aux organisateurs, tant oralement que par écrit, de ne pas prier, même en silence, et de ne commettre aucun signe de prière visible. Cependant, les manifestants ont bravement défié l'interdiction, ont prié sur la place publique et n'ont pas été punis.
À Paris, le préfet avait conditionné l'autorisation de manifester le 22 novembre au respect des règles sanitaires et à l'absence de toute prière. Le tribunal administratif de Paris a rapidement annulé cette deuxième condition car elle était clairement illégale.
Toujours à Clermont Ferrand, le tribunal administratif a rappelé au préfet, qui voulait interdire une manifestation religieuse, qu'aucune autorité ne pouvait interdire la prière dans une manifestation. En réaction, la préfecture a alors interdit la manifestation de prière pour non-respect des règles sanitaires.
Si l'on compare un tel traitement avec d'autres manifestations, notamment celle du 3 juin 2020 contre les violences policières, le double standard est étouffant. Bien que la manifestation eut été illégale, le ministre de l'intérieur a promis de ne pas punir les manifestants, déclarant que leur émotion "va au-delà des règles légales qui s'appliquent".
Le 24 novembre, le président Emmanuel Macron a annoncé la reprise du culte public à partir du samedi 28 novembre, avec une limite de 30 personnes par service, quelle que soit la taille de l'édifice religieux.
Plusieurs prélats français ont vivement réagi à cette limite méprisante et absurde, étant donné la taille de la plupart des églises en France. Un nouveau recours au Conseil d'État a dû être introduit pour obtenir du gouvernement une réglementation sanitaire plus acceptable et plus cohérente. Le Conseil d'État a donné raison aux requérants et a demandé au gouvernement de revoir cette limite, qui portait atteinte à la liberté de religion. Le gouvernement, alors très discrédité, a attendu la dernière heure du délai fixé par la Cour administrative suprême pour exiger enfin une plus grande distanciation sociale : un rang occupé sur deux et un siège occupé sur trois. En fait, ce protocole était déjà pratiqué dans la plupart des lieux de culte, ce qui ne fait que rendre plus désolante toute la bataille pour la liberté de culte.
Le gouvernement français prépare actuellement un inquiétant texte de loi pour "renforcer le respect des Principes de la République" afin de lutter, prétend-il, contre l'islam radical. Son mépris des croyants et de la liberté religieuse s'illustre aujourd'hui par sa volonté d'abolir l'enseignement à domicile fondé sur les croyances religieuses. L'ECLJ est plus que jamais engagé à faire échouer une telle législation.