La Birmanie, la Chine et une ribambelle d’États voyous se coalisent contre la présentation d’images au Conseil des droits de l’hommeGradient Overlay
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La Birmanie, la Chine et une ribambelle d’États voyous se coalisent contre la présentation d’images au Conseil des droits de l’homme

ONU: La Birmanie s'oppose aux photos !

Par ECLJ1603200801966
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Lors de la dernière session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, un Rapporteur spécial dénonça des violations des droits de l’homme commises en Birmanie. Plutôt que de nier les allégations, le représentant de l’État en cause a demandé à interdire la diffusion de photographies dans la salle du Conseil.

Nous étions sur place pour faire plusieurs interventions orales importantes, notamment pour demander la libération du pasteur Cao, qui est emprisonné en Chine en raison de sa foi. Le pasteur Cao a consacré sa vie à aider les pauvres et à fournir des denrées alimentaires dont la Chine et la Birmanie ont tant besoin. Des actes de charité pour lesquels il est aujourd’hui emprisonné.

Peu avant notre propre intervention orale sur le sort des chrétiens en Birmanie, nous avons été témoins d'un fait choquant : une ribambelle de nations connues pour constamment violer les droits de l’homme se coalisant pour que la vérité ne soit pas publiquement dévoilée.

Le Rapporteur spécial des Nations unies et ancien membre du Congrès américain, Thomas Andrews, défenseur de longue date des droits de l'homme en Birmanie, s’adressait au Conseil des droits de l’homme pour mettre en lumière les atrocités commises contre des villageois par les autorités birmanes.

Le Rapporteur s’est dit préoccupé par le fait que le Gouvernement impose des « critères vagues et subjectifs » pour restreindre le droit à la liberté d’expression des candidats politiques.

« Il ne s’agit pas seulement d’une violation des droits fondamentaux, c’est également dangereux », a déclaré M. Andrews, notant que les sites d’information accessibles dans les zones où vivent les minorités ethniques ont également reçu l’ordre de fermer. « L’information peut être essentielle pour sauver des vies lors d’une pandémie et l’information est au cœur d’une élection libre et équitable ».

Il a également fait part de ses inquiétudes concernant les atteintes au droit de vote lors des prochaines élections en Birmanie, le 8 novembre 2020. « Les résultats d’une élection ne peuvent pas refléter avec précision la volonté du peuple lorsque le droit de vote est refusé en raison de la race, de l’ethnie ou de la religion », a-t-il déclaré.

Au cours de sa présentation, M. Andrews a déclaré que la Birmanie non seulement limite sévèrement - voire nie complètement - le droit de vote de sa population, mais qu’elle entrave également la capacité des candidats à faire campagne. Thomas Andrews a précisé que la Birmanie interdit l’utilisation de mots tels qu’« oppression » et bloque les sites web qu’elle considère comme diffusant de « fausses nouvelles ». En revanche, la Birmanie ne bloque pas les « discours de haine » et de « sectarisme » de certains candidats.

La Birmanie n’a pas protesté contre ces accusations. De manière surprenante, ce n’est que lorsque M. Andrews a montré une image tout à fait anodine d’une affiche de campagne, comportant simplement l’image d’un candidat dont le visage était flouté, que la Birmanie s’est insurgée.

La représentante de la Birmanie a demandé dans un "point d’ordre" que les images soient approuvées à l’avance - ce qui avait été fait par le Bureau selon la Présidente du Conseil des droits de l’homme - et a même demandé à la Présidente de rappeler au Rapporteur spécial « de ne pas abuser du Conseil pour inciter à la haine envers un État membre [...] mais de chercher à créer un environnement d’harmonie. »

Tout cela de la part d’un pays dont les violations des droits de l’homme sont si flagrantes que les Nations unies ont ordonné une mission d’enquête qui, semble-t-il, n’a pas apporté la preuve d’un environnement harmonieux, mais a au contraire produit suffisamment de preuves pour que l’ONU demande ensuite une enquête pour crimes contre l’humanité et génocide.

Mais qu’importe, comment le Rapporteur de l’ONU ose-t-il montrer une photo sans son autorisation expresse ?

Immédiatement après le point d'ordre, le Venezuela est venu au soutien de la Birmanie, exprimant ses propres objections à l’utilisation d’images lors des présentations des rapporteurs spéciaux. Il convient de noter que le Venezuela est également un pays connu pour son mépris absolu des droits de l’homme.

L’année dernière encore, le Département d’État américain a énuméré les problèmes graves au Venezuela en matière de droits de l’homme comme les exécutions illégales ou arbitraires, y compris les exécutions extrajudiciaires par les forces de sécurité de l’ancien régime Maduro et les groupes armés parrainés par le régime ; les disparitions forcées ; la torture par les forces de sécurité ; la détention arbitraire ; les conditions de détention difficiles et mettant la vie des prisonniers en danger ; les prisonniers politiques ; l’ingérence illégale dans la vie privée ; et le manque d’indépendance judiciaire. Amnesty International et Human Rights Watch ont tous deux classé le Venezuela parmi les pays les plus dangereux en la matière.

Peu après, lorsque le Rapporteur spécial pu poursuivre la présentation de son rapport, il montra une autre image, cette fois-ci une simple carte géographique d'une région birmane. Le Venezuela interrompit à nouveau, en signe de protestation, et demanda un vote sur la poursuite de la présentation.

La Chine sauta également sur l’occasion, soutenant la motion de censure et s’opposant à l’utilisation d’images. La Biélorussie et Cuba, deux autres pays au système démocratique douteux complétèrent le groupe des pays pour soutenir la motion de procédure contre la diffusion de photos.

La question que l’on est en droit de se poser est de savoir ce qui rend ces États membres des Nations unies si anxieux au point de ne pas supporter de simples photos apparemment inoffensives dans les présentations. Que craignent-ils de voir révéler aux yeux du monde ? Une nation qui respecte la charte des Nations unies pour protéger et préserver les libertés civiles et religieuses et les droits de l'homme ne s’opposerait pas à la diffusion de simples affiches électorales et des cartes géographiques.

En réalité, il ne s’agit pas vraiment de ces images spécifiques, mais de l’idée même d’autoriser n’importe quelle image. Après tout, comme nous l’avons souligné, il y a un dénominateur commun à toutes les nations qui ont acquiescé au point d'ordre...

Si elles s’opposent à ces images, alors la Birmanie devrait être très inquiète des images que nous avons mises en annexe à notre Examen périodique universel (EPU) pour ce pays et qui détaillent les terribles exactions commises. Nous avons pu en parler juste après cet incident de séance :

 

En Birmanie aujourd’hui, les chrétiens et les autres minorités religieuses sont confrontés à une violence très grave, ainsi qu’à de nombreuses discriminations.  La Birmanie se doit d’agir pour corriger ces violations continues des droits de l’homme perpétrées par son armée.

Selon nos sources présentes sur le terrain, « l’armée poursuit ses attaques dans l’Ouest [du pays] et les civils qui y vivent […] continuent de souffrir sous la violence aveugle ». « L'armée utilise le viol comme arme de guerre. La violence sexuelle est devenue une caractéristique du conflit civil prolongé et une tactique incontestable de l’armée contre les femmes […]. Après l’échec de plusieurs accords nationaux et internationaux, l’armée continue de violer en toute impunité ».

Le conflit en cours a créé une immense crise humanitaire, engendrant des milliers de déplacés dans l’État de Chine et dans d’autres États ; des déplacés qui ont été forcés de se réfugier dans des camps où les maladies et la corruption sévissent. Nos sources indiquent que beaucoup de personnes dans ces camps souffrent de problèmes rénaux et de maladies telles que l’anémie, la gastrite et la dysenterie. Nos sources rapportent également qu’il y a une pénurie presque complète de médicaments et de nourriture, et que ces pénuries ont conduit à des pratiques d’extorsion par l’armée birmane qui augmente le prix des sacs de riz. Les camps de réfugiés sont extrêmement difficiles d’accès, car l’armée birmane a bloqué les entrées.

Il est essentiel que la Birmanie assume ses obligations fondamentales de protéger ses citoyens contre la violence et les abus de l’armée et leur apporte le soutien dont ils ont besoin. Leur souffrance est réelle et doit être entendue par ce Conseil et la Birmanie.

Pour la défense des Chrétiens persécutés
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