Finalement, la Russie ne quittera pas le Conseil de l'Europe cet été...
En effet, lundi 24 juin 2019, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a finalement accepté de lever les sanctions qu’elle avait prises contre la Russie suite à l’annexion de la Crimée en 2014. Ces dernières consistaient principalement à priver les membres de la délégation russe du droit de vote à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
En réaction, la Russie avait décidé de ne plus contribuer au budget du Conseil de l’Europe, le privant ainsi de plus de 30 millions d’euros par an, mettant par-là l’institution en crise.
La levée des sanctions est intervenue après que le Comité des Ministres se soit prononcé en sa faveur le 17 mai 2019.
Ce retour de la Russie est une bonne nouvelle pour notre partenaire russe, le Slavic Center for Law and Justice, comme l’espérait l’un de ses avocats, Stanislav Kulov. Stanislav Kulov avait participé au séminaire coorganisé par la représentation du Patriarcat de Moscou et l’ECLJ au Conseil de l’Europe le 13 décembre 2018 sur « les nouveaux défis à la liberté de religion en Europe ».
Comme il nous l’explique dans cette interview, le maintien de la Russie dans le Conseil de l’Europe préserve la possibilité pour les citoyens russes de recourir à la Cour européenne des droits de l’homme. L’affaire des « Pussy Riots », évoquée dans la vidéo a été elle-aussi présentée lors de ce séminaire.
Au final, il apparaît que les sanctions sont restées sans effet sur la Russie, et ont fini par se retourner contre le Conseil de l’Europe, allant jusqu’à mettre son existence en péril.
En effet, non seulement ces sanctions ont provoqué une grave crise budgétaire au sein du Conseil de l’Europe, mais le départ de la Russie aurait fragilisé plus profondément encore l’institution strasbourgeoise qui se serait retrouvée amputée du plus grand de ses États membres. Ce départ aurait aussi ouvert la voie à d’autres éventuels départs.
Finalement, le Conseil de l’Europe cède une nouvelle fois ; comme il l’a fait autrefois à l’égard de la Turquie qui occupe toujours la moitié de l’Ile de Chypre.
Faible envers les forts, et fort envers les faibles… tel est le principe de réalité qui s’impose à toute institution politique, même à une institution en charge de la protection des droits de l’homme, de l’État de droit et de la démocratie. Il est probable que le Conseil de l’Europe continuera à être intransigeant, et sans concession avec la Pologne, la Slovaquie ou la Hongrie sur la question de l’avortement ou des droits LGBTX…