La prostitution: nouveau droit des femmes?Gradient Overlay
UE

La prostitution: nouveau droit des femmes?

La prostitution: nouveau droit des femmes?

Par Priscille Kulczyk1741278448802
Partager

À l’heure où la pornographie inonde internet, où le sexe envahit les esprits et la société au point que son commerce devient une gigantesque industrie, le moment serait venu de libéraliser la prostitution, comme l’avancent de puissants lobby «progressistes». À l’occasion de la Journée internationale des femmes, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) publie un nouveau rapport pour dénoncer l’action du lobby de la libéralisation de la prostitution en Europe.

À en croire les puissants lobby «progressistes», la légalisation de la prostitution serait le nouvel horizon des droits de l’homme, le nouveau droit des femmes à conquérir. Après la légalisation de l’avortement, du transsexualisme, de la gestation par autrui (GPA) et de l’euthanasie, ce serait au tour de la prostitution d’accéder au rang de droit fondamental au nom du sacro-saint droit à disposer de son corps. Celui-ci n’a pas de limite et la logique du progrès des droits de l’homme est implacable. Pour parvenir à ce but, le lobby de la libéralisation de la prostitution utilise en priorité les instances supranationales pour imposer aux États l’idée que «le travail du sexe est un travail comme un autre».

Un lobby implanté jusqu’à l’ONU

Le lobby promoteur de la prostitution s’appuie sur de grandes ONG gravitant notamment autour de l’Open Society Fondations (OSF) de George Soros qui les subventionne, et agissant à grand renfort de publications et d’actions en justice construites de toute pièce. Parmi ces ONG figurent Amnesty International, Médecins du Monde, Human Rights Watch et bien d’autres, toutes agissant en faveur du « travail du sexe » comme le Red Umbrella Fund lui-même créé par l’intermédiaire de l’Open Society en 2012.

En 2024, ce lobby a pris d’assaut le Conseil de l’Europe, heureusement en vain. Plusieurs de ces ONG ont organisé et soutenu la requête de 261 personnes prostituées demandant à la Cour européenne des droits de l’homme de condamner la France pour son approche abolitionniste qui, schématiquement, incrimine l’achat d’acte sexuel en plus du proxénétisme. À l’automne 2024, ce sont encore elles qui ont failli mener l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à adopter une résolution promouvant la libéralisation extrême de la prostitution. L’ECLJ s’était fortement mobilisé pour y faire barrage au nom des droits des femmes. Une cible prochaine de ce lobby semble être le Parlement français où une proposition de loi portant sa « marque de fabrique » a été déposée en octobre 2024.

La bataille pour la libéralisation de la prostitution est menée jusqu’au Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU). Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à la santé connue pour son extrémisme en matière d’avortement ou de drogue, y relaie aussi la rhétorique du lobby de la prostitution: le «travail du sexe» est un travail comme un autre, exercé par des personnes le plus souvent consentantes mais stigmatisées par toutes les formes de pénalisation de l’activité. Sans surprise, elle a reçu 200 000 USD de l’OSF en 2020. Face à elle, courageusement et au prix de harcèlement, Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence contre les femmes et les filles, s’oppose à la GPA et à la folie transgenre et promeut l’abolition de la prostitution sur la base de témoignages de très nombreuses victimes, de données objectives et du droit international selon lequel cette pratique viole en soi la dignité humaine.

Le lobby de la prostitution, bienfaiteur des femmes?

Sous couvert du droit à disposer de son corps, l’autonomisation des femmes ou la lutte contre la discrimination à leur égard, ce lobby promeut la violation des droits des femmes. Nommer «travail du sexe» l’activité prostitutionnelle ou opposer prostitution forcée et prostitution volontaire pour faire accepter la seconde est un leurre: il s’agit toujours de l’achat du corps d’une personne. Il est aussi faux de dire que les personnes prostituées seraient, sauf exception, consentantes, puisqu’il est établi que la prostitution est en grande partie exploitée par les trafiquants et presque systématiquement contrainte par la violence, la manipulation, la misère ou la drogue, comme pour 70% des personnes se prostituant aux Pays-Bas d’après le Parlement européen. La prostitution concerne en outre essentiellement des femmes pauvres d’origine étrangère. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), 70% des personnes prostituées en Europe étaient en 2023 des femmes migrantes, un chiffre grimpant à 80% en France. La prostitution touche aussi de plus en plus de mineurs: quelques 12.000 en France selon le gouvernement.

Loin d’améliorer la situation des personnes prostituées, objectif affiché par les promoteurs de la légalisation de la prostitution, celle-ci aurait surtout l’avantage de libérer un marché économique duquel tirer légalement de plus en plus de profits grâce au corps des femmes. Selon l’Organisation Internationale du Travail, l’exploitation sexuelle génère déjà plus de 170 milliards de dollars par an. Les mêmes arguments pseudo-féministes sous-tendent par ailleurs la libéralisation de la GPA ou encore la banalisation de la pornographie, en particulier chez les jeunes. Dans tous ces cas, les potentialités économiques sont immenses et reposent sur une conception ultra-libérale de l’être humain transformant le corps des femmes et leur sexualité en marchandises ouvertes à la location.

Ubérisation de la prostitution: femmes et jeunes filles en danger

Libéraliser la prostitution est-il positif, comme l’avancent ses promoteurs? Au contraire, cela favorise plutôt son ubérisation. Ce n’est pas un hasard si l’offre et la demande de prostitution sont bien plus élevées dans les pays libéraux que dans ceux promouvant des politiques abolitionnistes. En 2016, la part de la population en situation de prostitution était ainsi 36 fois plus élevée en Allemagne qu’en Suède où la demande de prostitution était également passée de 13,6% à 7,9% entre 1995 et 2008.

Libéraliser la prostitution est néfaste pour les personnes qui y sont prises au piège, majoritairement des femmes, car les trafiquants peuvent ainsi profiter d’un environnement juridique favorable leur permettant de s’abriter derrière des structures légales. L’opacité du milieu, la traite des êtres humains et les violences non seulement ne diminuent pas dans les pays libéraux mais seraient même multipliées par dix, selon Europol. À l’inverse, les politiques abolitionnistes favorisent la réinsertion professionnelle et l’aide aux personnes en situation de prostitution en tant que victimes titulaires de droits.

D’autre part, libéraliser la prostitution serait dévastateur pour les jeunes qui deviendraient de véritables proies dans un contexte de démoralisation et d’hypersexualisation, y compris dues à une exposition sans précédent à la pornographie, elle-même forme de prostitution filmée. Pour eux, la prostitution s’est banalisée, voire glamourisée, devenant synonyme d’argent facile et d’épanouissement. Reem Alsalem note ainsi qu’elle touche des filles de plus en plus jeunes, âgées parfois de 8 ans à peine. Pour les étudiants, c’est aussi devenu un moyen de faire face à la précarité : parmi les personnes prostituées, la part des moins de 25 ans serait ainsi passée de 8 % à 24 % entre 2019 et 2021.

Derrière l’objectif en apparence louable de défendre les droits des personnes en situation de prostitution, libéraliser cette pratique revient à légaliser l’exploitation dont elles sont victimes et à encadrer la violence de la prostitution. Le « vrai » féminisme au service des droits des femmes et des filles réside dans la lutte contre la marchandisation du corps de la femme.

Lire le rapport complet.

Non à la pornographie !
Lire le texte complet de la pétition

SIGNATURES

Cookies et vie privée

Notre site internet ne diffuse aucune publicité pour le compte de tiers. Nous utilisons simplement des cookies pour améliorer la navigation (cookies techniques) et pour nous permettre d'analyser la façon dont vous consultez notre site internet, afin de l'améliorer (cookies analytiques). Les informations personnelles qui peuvent vous être demandées sur certaines pages de notre site internet (comme s'abonner à notre Newsletter, signer une pétition, faire un don...) sont facultatives. Nous ne partageons aucune de ces informations que nous pourrions recueillir avec des tiers. Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité et de sécurité pour ici plus de précision.

Je refuse les cookies analytiques