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ECLJ à l’ONU : Persistance de la traite et de l’exploitation sexuelle sur l’île Maurice

Île Maurice : Traite et exploitation

Par ECLJ1692697704226
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Lors de la 45e session de l’Examen périodique universel, l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) a présenté un rapport[1] sur la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle dans la République de Maurice. Celui-ci souligne l’insuffisance des efforts déployés par le Gouvernement mauricien dans ce domaine, mettant en lumière la nécessité d’une action accrue pour que les engagements internationaux soient respectés.

La République de Maurice est une nation insulaire de l’océan Indien qui compte environ 1,3 million d’habitants. L’île est dotée d’un cadre juridique complet, élaboré dans le but d’empêcher la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle. Sur le plan du droit international, le pays a ratifié les principales conventions relatives aux droits de l’homme qui interdisent la traite. De même, au niveau national, l’île Maurice a démontré son engagement en faveur des droits de l’homme en promulguant des lois protectrices telles que la loi de 2009 sur la lutte contre la traite des personnes, ou encore la loi de 2020 relative à la protection des enfants. Malgré cela, un gouffre subsiste entre les lois en place et leur application effective et l’exploitation sexuelle demeure une réalité.

L’exploitation clandestine des femmes et des enfants

La vulnérabilité des enfants à Maurice constitue un sujet particulièrement préoccupant. Il a été observé que des jeunes filles, dont certaines n’ont pas plus de dix ans, sont victimes de trafic aux fins d’exploitation sexuelle commerciale[2]. La nature clandestine de ce crime, combinée avec un manque de données précises en font un problème difficile à quantifier mais impossible à ignorer. Les femmes sont également touchées par ces pratiques. Dans de nombreux cas elles sont attirées à Maurice par des offres d’emploi fallacieuses, se retrouvent, à leur arrivée, victimes d’abus sexuels et contraintes à la prostitution[3].

Les efforts et les défis dans la lutte contre la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle

Depuis juillet 2021, le Gouvernement de Maurice a également formé un partenariat significatif avec l’Union européenne appelé : MIEUX+ (Migration EU Expertise)[4]. Cette collaboration vise spécifiquement à aider les fonctionnaires mauriciens pour identifier des victimes de traite, à améliorer leur capacité d’enquête et de poursuite des infractions liées à la traite et exploitation des êtres humains, afin d’assurer une réponse judiciaire plus efficace à ces formes d’exploitation. Malgré les efforts déployés, la coordination entre les agences gouvernementales s’avère difficile[5] et le pays a du mal à mettre en place une stratégie unifiée pour combattre la vente et l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

Recommandations de l’ECLJ

Afin de s’attaquer de manière efficace à ces problèmes, il faut que le Gouvernement mauricien prenne des mesures préventives et aborde les causes sous-jacentes qui conduisent à ces crimes. Cela implique une compréhension profonde et une intervention proactive dans les domaines sociaux et économiques qui créent le terrain propice à ces formes d’exploitation. En outre, un effort concerté doit être fait pour s’assurer que les dispositions légales existantes ne sont pas simplement mises en place de manière symbolique, mais sont rigoureusement appliquées et suivies.

C’est dans cette perspective que l’ECLJ plaide fermement pour l’établissement d’une institution spécialisée dédiée à la lutte contre la traite des êtres humains et les formes connexes d’exploitation. Il est impératif que le Gouvernement mauricien alloue des ressources adéquates et offre une formation spécifique à cette entité, lui permettant d’enquêter, de poursuivre et de lutter efficacement contre ces crimes. En conjuguant cette initiative à une campagne de sensibilisation renforcée, un soutien aux victimes et une approche ciblée des facteurs socio-économiques sous-jacents, la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle pourront être substantiellement réduites.

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[1] European Centre for Law and Justice, "UPR 45 - Mauritius - July 2023", en anglais uniquement : http://media.aclj.org/pdf/ECLJ-UPR-45-Mauritius-July-2023.pdf.

[2] General Information on Mauritius, SOS CHILD.’S VILL.’S, https://www.sos-childrensvillages.org/where-we-help/africa/mauritius.

[3] Woman Returned From Mauritius Files Trafficking Case Against Recruiting Agency, PROTHOM ALO (Jul. 11, 2021), https://en.prothomalo.com/bangladesh/crime-and-law/woman-returned-from-mauritius-files-trafficking-case-against-recruiting-agency, Voir aussi, Trafficked, PAUL CHOY, https://www.paulchoy.com/articles/trafficked.

[4] Mauritius III, MIEUX+, https://www.mieux-initiative.eu/en/actions/194-mauritius-iii.

[5] EPCAT, MAURITIUS: COUNTRY OVERVIEW 2 (2019), https://ecpat.org/wp-content/uploads/2019/07/ECPAT-Country-Overview-Mauritius-July-2019.pdf.

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