La famille au centre
Vendredi 28 octobre 2016, la Conférence des évêques de Slovaquie a tenu une conférence "La famille au centre : Répondre à la crise démographique et culturelle en Europe", afin de cerner les causes et les réponses à apporter à l'hiver démographique et la crise de la culture auxquels l'Europe est confrontée.
"Le continent tout entier est arrivé à un tel point que la famille meurtrie est devenue un accélérateur de la crise démographique" a déclaré l'Archevêque de Bratislava et Président de la Conférence slovaque des évêques, Mgr Stanislav Zvolenský.
Anna Záborská, MPE de Slovaquie, Luca Volontè, ancien président PPE de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et Antoine Renard, Président de la FAFCE ont participé à la conférence et se sont accordés à conclure que l'Europe est traversée par une crise démographique et culturelle profonde. Un taux de natalité si faible causera inévitablement des problèmes sociaux, culturels et économiques. Deux causes principales à cette situation : L'absence d'une politique familiale et d'une évaluation sociale de son rôle ainsi qu'une marginalisation des valeurs éthiques et religieuses qui sont pourtant nécessaires à la survie de toute société démocratique.
Le Dr Grégor Puppinck, Directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ), était invité à expliquer comment l'insitution familiale est aujourd'hui diluée dans les droits de l'homme.
En effet, selon le Dr Puppinck, alors que la Cour européenne des droits de l'homme a longtemps maintenu une conception naturelle de la relation entre la famille et la société, l'évolution de la morale a destructuré cette relation. Évidemment, l'émergence des "droits des LGBT" a manifestement contribué à bouleverser la compréhension en droit de la famille. Cependant, la cause de ce bouleversement se manifeste davantage dans l'émergence d'un droit à la reconnaissance sociale des rapports sentimentaux et du mariage, ce dernier étant conçu comme une valeur autonome, comme une liberté individuelle indépendante de son but social, le fondement et la protection de la famille.
La vacuité de la nouvelle notion de famille, qui n'est aujourd'hui que la reconnaissance d'une « relation », court à sa dissolution. Les questions de polygamie, de nouvelles formes de « multiparentalité » et de l'inégalité des droits attachés au mariage et au partenariat civil demeurent. Ce processus n'est pas un phénomène historique inévitable, c'est l'héritage des décisions juridiques et politiques qui, étape par étape, ont mené à l'opposé de l'intention originale des auteurs de la Convention qui souhaitaient protéger les familles de l'État et ne pas confier à l'État le pouvoir de redéfinir la famille.